Anemophosis est un recueil de récits mythologiques de The Lost, ayant été retrouvé il y a peu par le Cercle Ariane.
Description
Photographie d'Anemophosis.
Anemophosis est une série de livres anciens dont seulement le premier volet à été retrouvé à ce jour. Ce dernier se présente sous la forme d'un manuscrit relié, à la couverture en cuir noirci avec le temps. Bien qu'aucun matériel n'existe au sein des Backrooms pour le prouver, cet ouvrage semble dater de l'équivalent du Moyen-âge des Frontrooms. Il compile une multitude de récits mythologiques plus ou moins long, datant quand à eux de l'antiquité des Frontrooms. Le volume détenu par le CA a été découvert dans la Bibliothèque de l'Hôtel de la Terreur par un membre de l'équipe Hermès.
Tous les récits contenus dans ce volume n'ont pas encore été déchiffré par le Cercle Ariane, car la langue utilisée est assez niche, ressemblant à une sorte de grec ancien modifiée par la population des Backrooms de cette époque. Pour cette raison, seules de rares histoires ont pu être entièrement traduites, tandis que d'autres n'ont que de simples résumés disponibles. L'équipe Hermès travaille néanmoins d'arrache-pied avec l'équipe Pythéas pour traduire l'ensemble du volume, qui pourrait révéler dans sa mythologie des informations bien réelles sur ces créatures. Le point commun entre l'ensemble des histoires est la création des différentes entités exclusives aux Backrooms, selon les peuples anciens. Il est donc probable que ces écrits fassent partie intégrante de leur mythologie. De nombreux noms comme "Ceux aux Membres Éternels", "Ceux qui Donnent" ou encore "Ceux qui Rôdent Au-Dessus" ont pu être trouvés au travers du volume exhumé.
Contenu
Ci-dessous sont compilés les contes traduits ainsi que les résumés de ceux en cours de traduction. Il y a actuellement trois traductions disponible sur la base de données.
"Ceux qui Montrent la Voie"
Du haut de son trône céleste, le Roi attend avec impatience le retour de son ange dans le domaine des dieux. Soudain, la grande porte de la salle du trône s'ouvre : sa fille, Philia, est de retour.
Je te salue, ma fille, incarnation de l'amour et de la compassion. Dis-moi, certains de tes frères m'ont fait parvenir des histoires troublantes sur tes derniers agissements. Une tragédie sans nom sur l'un de tes émissaires. Raconte-moi l'objet de tes déboires. Annonce le Roi d'une voix qui semble à la fois déçue et complaisante.
Père, ce n'est pas qu'un simple croyant que j'ai perdu, mais un véritable ami. Par la force de sa compassion, il avait réussi à obtenir ma bénédiction. Son amour et sa générosité avaient béni ces terres mortelles, alors qu'il calmait les plus monstrueux et soignait les cœurs les plus brisés.
Tu parles donc d'Auguste, premier béni par la compassion. Moult de ses pairs m'ont fait parvenir par prières les hauts faits de cet émissaire, non pas sur le sentier de la guerre, mais par la pureté de son cœur. Ajoute le Roi.
C'est la vérité, père. Mais hélas, même dans sa mission, Auguste a été maintes fois stoppé par la haine qui parcoure le cœur de chaque homme. Parfois, il arrivait à dompter cette fureur, car telle est la voie que je lui aie demandé de suivre. Mais parfois la compassion n'était pas suffisante, et même lui ne pouvait lutter contre tant de sentiments négatifs. Hélas, en ce jour funeste, c'est cette fureur qui a signé sa fin.
Serait-il, lui, tombé dans la violence mortelle qu'il devait à jamais refouler ? Demande le Roi, étonné que sa fille ait pu commettre une erreur de jugement sur l'un de ses apôtres.
Bien au contraire père. Il est martyr des péchés du monde, lui qui cherchait à les éliminer. Aujourd'hui, alors qu'Auguste répandait sa miséricorde au sein de mon temple en Hoofstaad, l'horreur s'est produite. Un hérétique, bercé seulement par la violence et à la haine, a pénétré ce royaume sacré. Il ne connaissait pas la compassion, il ne connaissait pas l'amour. Il n'avait en tête que guerre et fureur. Et par le fer de sa lame impie, il a voulu rendre justice à l'incarnation d'une empathie qu'il ne connaîtrait jamais. Il s'est mis à saccager mon temple et effrayer mes émissaires. Mais par son courage et sa noblesse, Auguste s'est interposé entre le monstre et la foule. Suivant mes préceptes, il a cherché à accorder à l'étranger la miséricorde, pourvu qu'il entende l'appel de l'humanité et de la bonté. Mais hélas, cet étranger ne pouvait pas être sauvé, et au lieu de devenir le héros de cet individu, Auguste devint le martyr de ceux qu'il voulait protéger. Par la lame rouillée de ce monstre, justice impie fût rendue. Je ne découvris son funeste destin que trop tard. Les prières de mes adorateurs ne furent pas suffisantes, et je suis arrivé trop tard pour espérer sauver son corps. Mais je ne pouvais accepter une défaite des sentiments qu'il avait toujours cherché à défendre. Lui qui avait toujours cherché à diriger les foules comme les individus vers la lumière. Lui qui avait toujours défendu l'amour et la compassion, je l'ai béni sous une nouvelle forme. Ainsi, même dans la mort, son esprit pourra continuer sa mission. Un guide des âmes. Un Guide de Lumière.
"Ceux qui Volent l'Identité"
Du haut de son trône céleste, le Roi attend avec impatience le retour de son justicier dans le domaine des dieux. Soudain, la grande porte de la salle du trône s'ouvre : son fils Tlamelahuacachinaliztli est de retour.
Je te salue, fils, gardien de la justice des dieux et des hommes. As-tu pu châtier le traître Laurillius ? Scande le Roi déterminé à voir cet être mortel faire les frais de ses hérésies.
Votre volonté a été réalisée, père. Le traître Laurillius a payé de ses crimes. Réjouissez-vous, ô Roi, car jamais plus un humain comme lui ne s'appropriera notre identité. Répond Tlamelahuacachinaliztli, le juge des deux rivages.
Cela ne peut me contenter, fils. Je souhaite que tu me narres l'histoire de sa chute. Raconte-moi de tes mots la manière dont tu as exercé la divine justice que je t'ai octroyée. Demande le Roi avec une autorité que nul autre dieu ne peut démontrer.
Cela sera fait. Rétorque Tlamelahuacachinaliztli. Son histoire contentera votre âme comme elle a satisfait la mienne.
Le traître Laurillius, une fois de plus, a jugé bon de se faire passer pour l'un des nôtres pour son gain personnel. Mais cette fois, c'est mon nom qu'il avait osé profaner. Ce mortel a jugé bon de prendre mon nom et ma mission, et la détourner pour son propre profit. Il s'est revêtu de mon apparence, copiant même mes faits et gestes. Profanant mon temple sacré en Hoofstaad, il a convaincu mes suivants et mes croyants de lui octroyer les reliques et les offrandes qui m'étaient destinées. Il a osé persuader ces hommes que lui, soi-disant Tlamelahuacachinaliztli, arbitre de la justice et garant de l'équilibre, punira ceux qui n'étaient pas réellement fidèles à sa cause.
Cet hérétique a donc une fois de plus ignoré les avertissements divins. Peste le Roi. Mais l'impatience me gagne. Narre-moi le récit de sa chute, et de la punition que ta justice sacrée a jugé bon de lui octroyer.
C'est alors que l'un de mes émissaires, découvrant la supercherie par la pureté de sa foi, m'a adressé une prière. Ainsi, j'ai pu prendre connaissance de l'ampleur de son hérésie, de son blasphème envers notre condition tout entière. Je me suis alors manifesté sous la forme d'un simple vieillard, un habituel cultiste du temple sans grande prétention. Le traître Laurillius n'a éprouvé aucune clémence, aucune justice envers le plus faible que je représentais. En malmenant ma forme mortelle, en me lacérant de ses paroles impies, il m'a ordonné de lui donner ce que je possédais car j'avais péché contre son credo. C'est alors que je me suis manifesté. Moi, Tlamelahuacachinaliztli, porteur de la justice et défenseur de l'équilibre. Le masque de cet impersonateur grossier est tombé aussi vite que mes émissaires se sont rangés du côté de leur véritable maître.
C'est alors que j'ai décidé du châtiment de l'infidèle qui m'avait bafoué, moi comme tant d'autres de mes frères et sœurs. Cet hérétique, pendant tout ce temps, avait rejeté son identité pitoyable à la recherche de la gloire d'autres êtres supérieurs. Alors s'il voulait renoncer à sa propre identité pour l'éternité, qu'il en soit ainsi. Laurillius n'a été qu'un voleur, durant sa vie, et il le restera dans sa nouvelle forme. Lui qui subtilisait les identités, qu'il subtilise ainsi les corps. Que sa souffrance et sa faim de l'autre soit éternel, et qu'il recherche à jamais une identité parfaite qu'il ne trouvera jamais. Un voleur de corps. Un Voleur de Peau.
"Ceux aux Membres Éternels"
Du haut de son trône céleste, le Roi attend avec impatience le retour de son incarnation de la prospérité dans le domaine des dieux. Soudain, la grande porte de la salle du trône s'ouvre : sa fille, Protastheia, est de retour.
Je te salue, ma fille, avatar de la prospérité et de la passion. J'ai senti du domaine des hommes une vague de haine et de colère à ton égard. Comment est-ce possible ? Questionne le Roi, davantage étonné que furieux.
Mon père, là se trouve mon plus grand échec face à ceux que nous devons influencer pour le meilleur. J'ai voulu leur faire un cadeau, mais il est devenu un prétexte à une haine considérable à mon égard. J'ai toujours souhaité le meilleur pour les hommes, pour les fils. Pourtant, à chacun de mes passages dans les terres mortelles, je ne vois que conflit, je ne vois que haine. Par ces sentiments imparfaits, nos sujets se condamnent à une éternité de souffrance et de douleur. Jamais plus ils ne pourraient se développer et prospérer dans le monde que nous avons créé pour eux.
Là semble pavé leur destin, ma fille. Répond le Roi. Mais qu'a-tu pu créer qui transforme des efforts en autant de douleur ?
Cela devait être un cadeau. Pour ce peuple risquant de tomber dans la décadence, j'ai décidé de créer un être parfait, capable de leur montrer la force de la coopération dont ils avaient besoin. Mes favoris de votre peuple, ils ont tous accepté de devenir le premier. Je ne les ai jamais forcés. Par la création d'un ennemi commun, j'ai cherché à leur prouver le besoin qu'ils éprouvaient au fond d'eux de travailler ensemble. D'évoluer ensemble pour un but supérieur. Je pensais que ce peuple serait heureux. Mais… Ils me virent uniquement comme un nouveau danger. Un danger à l’égard d'un foyer que je n'aurais jamais voulu blesser. Au lieu de s'unir contre ce que j'avais créé, ils ne virent que danger en moi. Alors ils m'ont chassé. Ils ont détruit mon temple en Hoofstaad et massacré des émissaires. Par la force de la haine que j'ai cherché à prévenir, ils ont cherché à me détruire pour avoir cherché à les unir. Heureusement, il y avait ceux qui croyaient toujours en moi. Par leur croyance, j'ai pu rester en vie, ne prenant que les malades condamnés et les faibles complets pour confectionner. Ils voyaient en moi un monstre. Un monstre s'embêterait-il à demander leur permission dans un premier temps ?
Ma fille, tu as été trahi par ceux que tu cherchais à protéger, et je les châtierais en conséquence. Rétorque le Roi en colère. Mais dis-moi, quel est le nom de cet être que tu as créé pour les unir ?
Une perfection aux multiples facettes, père. Ajoute Protastheia. Une Perfection aux Membres Éternels.
Théories
Anemophosis demeure un livre plein de mystères. Nous n'avons toujours aucune idée du réel but de ce dernier, mais des hypothèses ont été formulées. La plus probable concerne ses similitudes avec un ouvrage des Frontrooms lui aussi datant de l'antiquité, nommée "Les Métamorphoses". Il y a plus de deux mille ans, Ovide nous a décrit par de multiples histoires les transformations subies par les hommes de la part des dieux qui les régissaient. Parfois, il s'agissait de châtiments. Parfois, de bénédictions. Mais chacune d'entre elle servait à expliquer l'existence d'un animal, d'un phénomène du monde réel, voire même d'un concept. Cela semble également être le cas pour ce premier volume d'Anemophosis. L'auteur, quel qu'il soit, a retranscrit ce que la mythologie de The Lost avait utilisé pour expliquer la présence dans les Backrooms des étranges entités qui composent son écosystème.
Il est également intéressant de souligner la présence d'entités unique en tant que dieux des histoires qui sont toujours en cours de traduction. Certains êtres comme Argos ou Le Roi Animé existent depuis des temps immémoriaux, et leur nature comme leur puissance a amené The Lost à les vénérer tel des dieux, leur prêtant toute sorte de pouvoirs et d'influence au sein des Backrooms. Bien que certains fragments d'histoire semble entrer en paradoxe avec ce que nous savons actuellement de ces êtres, tel une sorte d'uchronie étrange qui ressurgit du fond des âges, ces entités ne semblent pas réellement montrer de liens familiaux entre eux, ni de véritable statut de divinité.
Enfin, il est également important de parler du lieu où ce livre a été décelé. La Bibliothèque de l'Hôtel de la terreur est un endroit riche en histoire, recelant moult écrits cryptés sur l'histoire des Backrooms. Il semblerait qu'Anemophosis, ce volume comme ceux qui demeurent introuvables, aient été retranscrits par un membre de l'organisation aujourd'hui disparue répondant au nom de La Société du Hall Perdu. Bien qu'elle semble dater du Moyen-âge des Frontrooms, leurs liens avec The Lost doivent être creusés, car la retranscription de ce genre de récit païen, bien qu'utile à notre compréhension historique, demeure assez étrange par nature.
Quelqu'un frappa à la porte du bureau d'Anthony Kelvin. Étonné d'une visite à un horaire aussi improbable de la soirée, il se leva, s'approcha de la porte, puis l'ouvrit.
Devant lui te tenait Vassili Danielewski, le chef d'une petite équipe de linguistes de la CSB auquel Anthony avait fait appel afin de l'aider à traduire Anemophosis.
Salut Anthony ! Clama Vassili, semblant de plutôt bonne humeur. J'espère que je ne dérange pas en cette soirée.
Pas le moins du monde ! Rassura l'historien heureux de voir son confrère. Vas-y, entre.
Vassili s’exécuta, et tous deux s'approchèrent du bureau de Kelvin.
Qu'est-ce qui t'amène au Niveau 2, Vassili ? N'étais-tu pas affecté à La Barkhane Froide ce mois-ci, avec ton équipe ? Demanda Anthony.
Pour la traduction d'Anemophosis, oui. Confirma l’intéressé avec son accent prononcé habituel.
Vous avez pu avancer d'ailleurs ? Demanda Anthony, curieux. Je suis en train de compiler les extraits et nos théories sur la base de données du Cercle.
Plutôt, oui. C'est d'ailleurs pour cela que je me suis déplacé en personne aujourd'hui.
Vassili sortit de la poche de son manteau un papier sur lequel il semblait avoir retranscrit plusieurs paragraphes, le déplia, puis le tendit à Kelvin.
Je me suis rendu compte que l'un des textes était écrit dans un dialecte proche du Russe. J’ai donc pris la liberté de le traduire par moi-même et… enfin tu comprendras en lisant le résumé que j'ai réalisé.
Anthony invita Vassili à s'asseoir de l'autre côté de son bureau, avant de faire de même. Il se mit à lire le résumé, prononçant certaines phrases à voix haute.
Culte païen, d'accord… vénérer les entités… intéressant. Puni par les dieux il- oh. Oh putain.
Il leva la tête vers Vassili, qui semblait rayonnant.
Tu comprends ce que ça signifie Anthony ? Ajouta-t-il, enjoué.
Les Bras… Murmura-t-il, béat. Mais comment est-ce possible ? Les écrits templiers qu'Hermès à retrouvé dans le Niveau 64 dataient du Moyen Âge, et ici, il s'agit de contes rédigés durant l'antiquité… même si Anemophosis a été recopié au Moyen Âge, ça ne fait pas sens.
Le conte ne fait pas forcément référence au Templum. Répondit Vassili d'un ton calme. Peut-être que c'était un autre groupe qui a été influencé par ces entités. Ou alors cette dernière, par sa nature de vivre littéralement au-dessus des mortels, peut aisément être vue comme un dieu.
Anthony ne répondit pas immédiatement. Il baissa de nouveau les yeux vers le papier, puis recroisa la regard de son comparse.
Tout mythe a son fond de vérité. Tes collègues linguistes sont au courant ? Ajouta l'historien, toujours étonné.
Je leur en ai parlé oui, confirma Vassili, mais nous ne connaissons pas assez les Bras pour en déduire quoi que ce soit, contrairement à Hermès. Et donc surtout toi.
À vrai dire, même moi je ne comprends pas tout. Cela ne fait qu'un mois que ces entités ont été découvertes.
Anthony marqua un nouveau silence.
Il faut qu'on se réunisse. Tes linguistes avec le contingent qui a exploré le 64.
Vassili se contenta d'acquiescer sans rien ajouter.
Ce conte n'est pas là par hasard. Il va falloir creuser tout ça. Conclu Kelvin, pensif.